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Craig Wright, devant le tribunal de Miami

(BFM Bourse) – Identifié dès décembre 2015 par Wired, qui s’était ensuite rétracté jugeant qu’il s’agissait d’un canular, l’informaticien australien Craig Wright serait bel et bien le créateur de bitcoin, selon l’issue d’un procès civil qui s’est tenu en Floride cette semaine. La justice l’autorise ainsi à garder 1,1 million de bitcoins.

Envers et contre toute la communauté crypto, l’informaticien australien Craig Wright prétendait depuis 2016 être le mystérieux créateur de bitcoin connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Le verdict, ce lundi, d’un procès civil contre la famille de l’un des co-créateurs décédé de la première des cryptomonnaies lui donne raison et accès à 1,1 million de bitcoins, valorisés quelque 56 milliards de dollars au cours actuel.

Rembobinons un instant pour revenir à la genèse du projet et de la « révolution bitcoin« . En octobre 2008, au plus fort de la crise financière, une personne ou un groupe de personnes utilisant le pseudonyme de « Satoshi Nakamoto » a publié un document (dit « white paper ») définissant le cadre d’une monnaie numérique, le bitcoin, s’émancipant de toute autorité légale. L’extraction de cette cryptomonnaie, qui implique des ordinateurs résolvant des équations mathématiques, a commencé quelques mois plus tard. Depuis lors, les fans (et les autorités) s’évertuent à découvrir l’identité de la (ou des) personne(s) derrière ce nom qui signifie « au centre de » en japonais.

Deux enquêtes parallèles signées Wired et Gizmodo étaient déjà sur la piste de Craig Wright en décembre 2015, avant que le premier cité ne se rétracte pour privilégier l’hypothèse d’un canular très élaboré.

Accusé d’avoir volé les bitcoins d’un associé

Nouveau retournement de situation quelques mois plus tard: Craig Wright s’identifie publiquement comme le créateur du bitcoin, et transmet des preuves à la BBC, à The Economist ainsi qu’à GQ. Lors d’une réunion avec ces médias, Craig Wright avait numériquement signé des messages à l’aide de clés cryptographiques créées dans les premiers jours du développement de la cryptomonnaie, inextricablement liées aux blocs de bitcoins dont on sait qu’ils ont été créés (ou « minés ») par Satoshi Nakamoto. « Ce sont les blocs utilisés pour envoyer 10 bitcoins à Hal Finney en janvier [2009] lors de la première transaction en bitcoins », avait alors déclaré Craig Wright lors de sa démonstration. Développeur et cryptographe de renom, Hal Finney était l’un des ingénieurs ayant contribué à transformer ses idées en protocole bitcoin, avait-il détaillé.

Les preuves avancées par Craig Wright avaient convaincu certains membres éminents de la communauté bitcoin, mais de nombreux autres en réclamaient davantage. En raison de l’architecture du réseau supportant le bitcoin, toutes les transactions sont publiques. Certains réclament donc à Craig Wright de prouver qu’il est bien Satoshi Nakamoto en transférant une partie des 1,1 million de bitcoins présents sur le « wallet » (ou portefeuille électronique) en question, et restés intacts depuis qu’ils ont été « minés » par le créateur de la cryptomonnaie dans les premiers jours. Une demande jusqu’ici restée lettre morte.

Malgré cela, le jury du tribunal fédéral de Miami a donné raison à l’informaticien australien, rejetant lundi six des sept plaintes déposées contre lui par la famille de son ancien associé David Kleiman, aujourd’hui décédé, qui accusait Craig Wright d’avoir volé la part de son acolyte expert en informatique légale, soit 550.000 bitcoins. Les avocats de Craig Wright ont déclaré à plusieurs reprises que les deux hommes étaient amis et collaboraient à des travaux ensemble, mais que leur partenariat n’avait rien à voir avec la création ou le début de l’exploitation de bitcoin – ce qui contredit au passage les affirmations de Craig Wright en 2019, lorsqu’il avait déclaré à Finder que la création du bitcoin était un effort de groupe, qu’il pilotait certes le projet mais que Dave Kleiman et Hal Finney étaient bien impliqués.

Au cours de ce procès très technique qui a duré trois semaines, Craig Wright et d’autres experts en cryptomonnaies ont déclaré sous serment que ce dernier était bien le propriétaire des bitcoins en question. Tout en concluant que Craig Wright n’avait pas arnaqué son compère, les jurés ont accordé 100 millions de dollars de droits de propriété intellectuelle à W&K Information Defense Research, une coentreprise entre les deux hommes.

Dans le top 25 des fortunes mondiales

« Le jury a manifestement conclu que j’étais Satoshi Nakamoto, il n’y aurait pas eu cette sentence autrement (…) Je n’ai jamais été aussi soulagé de ma vie » a déclaré Craig Wright à l’issue du procès.

S’il était anonyme avant 2016, l’homme est néanmoins bardé de diplômes: doctorat en philosophie, maîtrise en statistique, en droit commercial international, en ingénierie et gestion de la sécurité de l’information, en sécurité des systèmes d’information, en réseaux et administration des systèmes, etc. Désormais à la tête d’une fortune « virtuelle » de 54 milliards de dollars, il intègre directement le top 25 des personnes les plus riches du monde selon Bloomberg, juste devant François Pinault. Il a néanmoins déclaré qu’il prévoyait de faire don d’une grande partie de sa fortune à des œuvres de charité.